Bon petit soldat, Barroso continue à appliquer la consigne

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Imperturbablement, le président Barroso continue à affirmer qu’aucun “plan B” n’est possible en cas de rejet de la Constitution. Il l’a redit à Londres, devant la London Economics School vendredi : « I believe [a positive vote] is crucial for France but also for Europe ... And we do not have a plan B. »

Cet argumentaire, envisageable il y a deux mois quand il commença à être développé, est aujourd’hui complètement discrédité et dépassé, notamment après la cacophonie des Frattini, Wallström et autres Delors. La question n’est plus de savoir s’il y a un “plan B”, selon l’expression favorite de ceux qui n’en font jamais (les Américains attaquant l’Irak), mais bien quel “plan B” sera développé, et par qui, en cas de rejet, — la chose pouvant aller aux initiatives les plus intéressantes d’ailleurs.

Cela dit, Barroso applique la consigne mais ne fait pas que cela. Il dit aussi la vérité. Il parle pour la Commission européenne et la Commission européenne n’a pas de “plan B”. Secouée par la campagne du référendum mais aussi par d’autres affaires comme la question des textiles chinois où elle est obligée de rechercher des mesures s’apparentant au protectionnisme à l’encontre de toutes ses conceptions ultra-libérales (pas besoin de Constitution pour ça), la Commission est aujourd’hui dans le plus complet désarroi.

L’atmosphère intérieure y est décrite par des sources internes comme « complètement délétère, tant nous nous apercevons combien nous sommes incapables de la moindre approche créatrice dans n’importe quelle situation ». On rapporte l’anecdote d’une Commissaire, recevant très récemment un de ses hauts fonctionnaires qui part à la retraite, et lui exposant, les larmes aux yeux (ce n’est pas une image, nous assure-t-on), l’impuissance où elle se trouve d’obtenir la moindre réponse de sa bureaucratie pour les initiatives politiques qu’elle projette dans les domaines dont elle a la charge. « En matière de “politique étrangère”, la Commission ne sait faire qu’une chose : dépenser, dépenser et encore dépenser. Nous sommes incapables de stopper des programmes d’aide en route depuis 15 ans, et nous continuons à subventionner la Chine (100 millions d’euros par an) et la Russie (plusieurs centaines de millions) alors que les trésoreries de ces pays croulent sous des montagnes de devises. »

Moralité (sans rancune): surtout, mon cher Barroso, que la Commission n’essaie pas de faire un “plan B”.


Mis en ligne le 21 mai 2005 à 13H45

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