Bolton déchire à belles dents le parti républicain

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L’article de Steven C. Clemonds que publie Le Washington Times du 13 mai est particulièrement intéressant. C’est une incursion de Clemonds dans la grande presse, qui plus est la grande presse de soutien de la politique bushiste. Clemonds est un ennemi acharné de Bolton, et c’est lui qui a déclenché l’affaire Bolton devant la Commission sénatoriale des relations extérieures, grâce à l’activisme de son site The Washington Note

Clemonds nous dit plusieurs choses intéressantes:

• Pour lui, Bolton n’a pas emporté la partie. Clemonds établit le pointage du Sénat, qui va voter en séance plénière sur la nomination de Bolton à l’ONU, à 50-50. Cette appréciation diffère d’une autre appréciation sur le même sujet, avec l’intervention de la question iranienne ; cela ne la contredit pas nécessairement, les deux appréciations ne s’excluant pas l’une l’autre.

• Cette bataille a comme enjeu la prédominance complète de l’exécutif sur le législatif. Mais elle est si mal engagée pour l’administration que celle-ci y laissera beaucoup de crédit même en cas de victoire de Bolton, — et elle pourrait se retrouver paralysée si Bolton n’est pas confirmé par le Sénat.

• Cette bataille s’est passée essentiellement à l’intérieur du parti républicain, montrant l’énorme division de ce parti derrière l’unanimité de façade. (« The battle over John Bolton, President Bush's pick for U.S. ambassador to the United Nations, is not a competition between Senate Democrats and Republicans. It's actually a brewing civil war inside the Republican foreign-policy establishment. None of the dramatic events of the four public hearings to date on Bolton's nomination would have been possible without the active complicity of a large swath of the GOP establishment. ») Assez curieusement, ou peut-être logiquement puisqu’il s’agit d’une situation proche au niveau des politiques suivies, la situation washingtonienne est semblable structurellement à celle de l’allié britannique, où la véritable division est aujourd’hui à l’intérieur du parti travailliste, entre Blair et Brown et éventuellement entre le gouvernement et sa majorité parlementaire, avec une minorité anti-guerre et anti-Blair très active.

Dans tous les cas, l’affaire Bolton comme la présente Clemonds représente le cas typique d’une question intérieure à Washington dont l’issue pourrait avoir des répercussions considérables au niveau international. De la puissance de la position intérieure de l’administration GW dépend presque complètement sa capacité à poursuivre sa politique extérieure militariste et expansionniste.


Mis en ligne le 17 mai 2005 à 10H00