Précision sur la crise du Pentagone, le JSF en point de mire

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Autour des débats importants et sensibles sur le sort du Pentagone dans l’administration Obama, on signale de nouvelles informations sur les interventions du Defense Business Board (DBB), déjà signalées sur ce site, et sur des interventions associées au sein du Pentagone. Un article du Boston Globe en date du 10 novembre relaie ces informations.

Les deux points à mettre en évidence dans cet article est que le DBB, lors de ses interventions auprès du secrétaire à la défense, a affirmé que des réductions budgétaires très importantes étaient nécessaires au Pentagone, d’une façon ou d’une autre, – ou même, plus précisément, d’une façon et l’autre, c’est-à-dire en réduisant le budget du Pentagone en général et en réduisant le budget de certains grands programmes, voire en abandonnant certains d’entre eux; cela signifie autant une réduction du volume général du Pentagone qu'une réduction de certaines de ses orientations. («And a few cuts here or there won't do the trick. Taking cuts at the margin won't work this time, nor will pushing things off to later years.») Parmi ces grands programmes que le DBB juge au moins taillable et corvéable à merci à cause de leur catastrophique gestion, d’autres sources mettent en évidence qu’on trouve en tête le F-35/JSF, suivi de près par le programme général de missiles anti-missiles dont fait partie bien sûr le BMDE européen impliquant la Pologne et la Tchéquie («Together these programs constitute a military crisis in their own right»).

Voici quelques extraits de l’article du Globe:

«A senior Pentagon advisory group, in a series of bluntly worded briefings, is warning President-elect Barack Obama that the Defense Department's current budget is “not sustainable,” and he must scale back or eliminate some of the military's most prized weapons programs. The briefings were prepared by the Defense Business Board, an internal management oversight body. It contends that the nation's recent financial crisis makes it imperative that the Pentagon and Congress slash some of the nation's most costly and troubled weapons to ensure they can finance the military's most pressing priorities.

»Those include rebuilding ground forces battered by multiple tours to Iraq and Afghanistan and expanding the ranks to wage the war on terrorism. “Business as usual is no longer an option,” according to one of the internal briefings prepared in late October for the presidential transition, copies of which were provided to the Globe. “The current and future fiscal environments facing the department demand bold action.” […]

«Added pressure on the Pentagon budget comes from what the briefing calls “fiscal constraint in a tough economy” that is saddled with rising deficits and growing political support for increased government spending in other areas. “We are all acutely aware there is a financial crisis going on,” said a senior defense official closely involved in the transition process.

»Exacerbating the problem, according to the advisory group, are the rising costs of military personnel, their healthcare, and overhead. The documents estimate that more than half the annual defense budget now goes to “people costs,” including $60 billion a year for the healthcare of service members and retirees. They will almost certainly grow, even with a reduction in US troops in Iraq, given that the Pentagon has said it will increase ground forces by more than 70,000 troops over the next few years.

»That leaves dozens of weapons systems and other equipment under development as prime areas for cost-savings, according to Steven Kosiak, vice president of budget studies at the nonpartisan Center for Strategic and Budgetary Assessments in Washington. “The areas most likely to get cut are acquisition and procurement,” Kosiak said. “As long as the administration is committed to increasing troop strength you have to pay those people costs, and there is not a lot of flexibility when it comes to benefits.“»

On reste encore largement dans le vague pour ce qui concerne les intentions de l’administration Obama concernant le Pentagone, sans doute parce que ces intentions restent à être fixées. Mais les avertissements et les pressions viennent de toutes parts pour des réductions importantes du budget et il semble bien, d’après les informations propres au Globe, que les appréciations du DBB aient été encore bien plus fermes que ce qui avait d’abord été rapporté. Dans toutes les hypothèses évoquées, dès lors qu’il est question de réductions budgétaires au Pentagone, les systèmes d’arme sont au premier rang et le JSF est au premier rang d’entre eux.

Ces diverses appréciations renforcent l’interprétation qu’on a donnée avant-hier de la visite de Lockheed Martin en Israël. Il faut notamment mettre en évidence des bruits qui commencent à insister sur la fragilité de Lockheed Martin, selon l’idée habituelle désormais aux USA que les mastodontes industriels et financiers, soumis aux exigences folles d’une rentabilité immédiates et très grande pour leurs actionnaires, se trouve très vite dans des positions délicates par ces temps incertains où des sommes importantes se déplacent très vite. Les déclarations des dirigeants de LM en Israël selon lesquelles LM n’est pas menacé dans le cadre de la programmation actuelle du Pentagone (FY2009 et le plan quinquennal en préparation) impliquent, à l’inverse et de façon beaucoup plus préoccupante bien sûr, que LM est effectivement menacé si ces perspectives sont modifiées par l’administration Obama dans le sens de réductions budgétaires. Dans cette architecture délicate, la place que tient le programme JSF, dont l'enveloppe budgétaire est énorme (plus de $5 milliards par an), est désormais un élément marquant de la situation de Lockheed martin


Mis en ligne le 12 novembre 2008 à 14H22