Le TurkishStream est-il aussi un IranDream ?

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Le TurkishStream est-il aussi un IranDream ?

Il y a une grande saga autour des réseaux (à faire) de gazoducs vers l’Europe, à partir de la Russie ou/et à partir du Moyen-Orient avec le retour attendu (post-sanctions) de l’Iran. L’un des plus récents est la transformation de SouthStream en TurkishStream en décembre dernier (voir le 4 décembre 2014), avec l’inclusion de la Turquie dans le projet russe vers l’Europe. (Depuis, il y a une certaine hésitation du côté turc, où la stabilité de la politique d’une direction par ailleurs très stable n’est pas le caractère essentiel. Bref, l’on dit que le fantasque Erdogan est un peu fâché que son ami Poutine ait été très présent, en Arménie, au centenaire du génocide arménien, ce qui a des effets sur le rythme de développement de TurkishStream.)

La dernière nouvelle est l’entrée de l’Iran, au moins du point de vue de la communication, dans le jeu (“Grand Jeu” ou pas ?), alors qu’on faisait jusqu’alors de l’épisode attendu “Iran-le-retour” une possibilité de concurrence décisive du flot de gaz russe vers l’Europe. (Il s’agissait des arguments antirusses qui ont eu beaucoup de vogue à la fin de l’année dernière, pour considérer avec dédain le projet TurkishStream.) Sputnik.News donne ce 3 juin 2015 une intervention de Azizollah Ramezani, directeur des affaires internationales de la Compagnie nationale du gaz iranien (NIGC).

«La Compagnie nationale du gaz iranien envisage la possibilité de livrer du gaz en Europe via le gazoduc russe Turkish Stream. L'Iran pourrait utiliser le gazoduc russe Turkish Stream afin de livrer son gaz en Europe une fois que les sanctions économiques décrétées contre l'Iran seront levées, a déclaré Azizollah Ramezani, directeur des affaires internationales de la Compagnie nationale du gaz iranien (NIGC).

»“Nous [avec la Russie] pourrions avoir des domaines d'activité conjointe, par exemple, le développement du réseau des gazoducs. Nous pouvons partager l'expérience et les technologies. En ce qui concerne le transport gazier, nous pouvons partager de l'information sur le système de livraison et de suivi. Et à l'avenir, les gazoducs iraniens et russes à destination de l'Europe pourraient s'unifier et livrer ensemble le gaz en Europe”, a indiqué M. Ramezani dans les couloirs du congrès mondial du gaz qui se tient à Paris. Selon lui, le gaz iranien pourrait être transféré vers le hub qui sera construit à la frontière avec la Grèce dans le cadre du projet Turkish Stream afin de permettre des livraisons du gaz en Europe. Pour l'instant, aucunes négociations sur ce sujet n'ont été menées.

»L’Iran pourrait également utiliser la partie turque du gazoduc ou bien un tronçon situé en Mer noire. “D'autres itinéraires seront également examinés, mais le projet en Turquie présente les meilleures perspectives”, a rajouté Azizollah Ramezani. Bien que l'Iran n'ait pas développé ses propres capacités d'exportation, le potentiel de hausse de la production gazière dans le pays est conséquent, selon les estimations des experts: il pourrait atteindre 215 milliards de mètres cubes d'ici 2020, ce qui permettra à l'Iran d'exporter jusqu'à 35 milliards de mètres cubes de gaz par an...»


Mis en ligne le 3 juin 2015 à 17H57