La “Révolution Ron Paul” sort des catacombes, en mode turbo

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La “Révolution Ron Paul” sort des catacombes, en mode turbo

Devant l’évidence des résultats, il semble bien que Ron Paul dispose d'une puissante organisation, pour la convention républicaine de Tampa (désignation du candidat à la présidence), en août prochain. Il semble bien, par conséquent, que rien n’est dit ni acquis pour ce qui concerne cette convention et la désignation du candidat républicain aux élections présidentielles, et pour le programme du parti également.

Ce week-end, Ron Paul a, pour la première fois, officiellement emporté deux États à l’issue du processus de sélection des délégués, qui commence seulement à arriver à son terme dans le processus des primaires des États : le Maine et le Nevada. Selon deux chaînes de télévision d’origine et de tendances différentes, Ron Paul serait pour l’instant assuré de l’emporter dans respectivement huit et onze États (toujours en nombre de délégués).

• Selon le show politique de Rachel Maddox, le 8 mai 2012, Paul domine le processus de sélection des délégués dans six autres États, en plus du Maine et du Nevada. (Le show Rachel Maddox, de MSNBC, extrêmement influent, est un cas très spécifique qui illustre le caractère inhabituel de la situation. Maddox est située très largement à gauche, et à la gauche du parti démocrate. Elle est très hostile au parti républicain officiel et, depuis le début de la campagne, elle a soutenu de plus en plus Ron Paul, – pourtant classé à l’extrême droite libertarienne, – notamment contre le silence de la presse-Système concernant sa campagne.)

• Selon Russia Today–America, interviewant l’analyste Shelly Roche le 8 mai 2012, Ron Paul, qui l’a effectivement emporté dans le Maine et le Nevada, est pour l’instant en position pour l’emporter dans neuf autres États, toujours en nombre de délégués.

• Un quotidien à audience nationale, le Christian Science Monitor (CSM), notable pour n’avoir pas systématiquement ignoré Ron Paul ces derniers mois, a publié (le 7 mai 2012) un article reconnaissant l’importance des victoires de Ron Paul dans le Maine et dans le Nevada. Son commentaire, modéré et qui reste dans les limites du Système (quasi-impossibilité d’une désignation républicaine de Paul), met tout de même en évidence la vérité incontestable du phénomène politique.

«Ron Paul scored big victories at the Maine and Nevada Republican Party conventions on Sunday. In both states his forces won the majority of delegates to this summer's national GOP convention in Tampa, Fla. As we noted Sunday, this means Mr. Paul’s strategy of organizing the grass roots and working arcane delegate selection rules is paying off. And that could mean big trouble for Mitt Romney and his plans to smoothly pivot to a campaign aimed solely at incumbent President Obama.

»Yes, Mr. Romney is still the presumptive nominee. It’s highly unlikely Paul will be able to deny the former Massachusetts governor the prize he’s sought for so long. But Paul’s forces aren’t lining up and saluting a Romney victory. When they show up in Tampa in August they may be strong enough, and prepared enough, to throw the convention floor into embarrassing disarray. “All of this means the GOP can no longer ignore its libertarian ‘fringe.’ On the contrary, it will have to reach out to a new generation of activists who don’t regard religious piety or continual warfare as sacred tenets of conservatism,” wrote Oxford University historian Timothy Stanley in a CNN opinion column last week.»

• Le CSM a interrogé un spécialiste des sciences politiques de Davidson College, et spécialiste de la technique du processus de sélection, Josh Putnam, sur les objectifs de Ron Paul : «Is Paul after the nomination? I don’t know. But his supporters sure are…» C’est effectivement à la lumière de ces constats que la campagne de Ron Paul, telle qu’elle apparaît désormais, est d’une importance fondamentale. Cette campagne est effectivement révolutionnaire, au sens originel du terme politique. Elle est plus menée par les partisans de Paul, organisés en une véritable insurrection à l’intérieur du parti républicain (GOP), que par Ron Paul lui-même, qui continue à entretenir la mobilisation par des meetings triomphaux (si l’on se réfère à l'affluence et à l’enthousiasme des assistances) et complètement ignorés par la presse-Système. Un long article de Michael Synder, du site The American Dream, ce 7 mai 2012 (repris le même 7 mai 2012 sur Infowars.com) explique la technique employée, qu’on a déjà qualifiée de “guérilla”, – et dont les effets se résument par ce constat : «Despite what you may have heard from the mainstream media, Mitt Romney does not have the Republican nomination locked up. In fact, he is rapidly losing delegates that almost everyone assumed that he already had in the bag…» La conclusion de Snyder après sa très complexe analyse d’un processus qui ne l’est pas moins, est par contre d’une clarté évidente quant à l’importance de la chose, – signifiant que tout est possible si l’organisation Ron Paul parvient à empêcher dans le premier vote de la convention une victoire de Romney (1.144 délégués nécessaires). (Après ce premier vote où l’abstention est possible, tous les délégués sont libres de leur choix.)

«…It would be a challenge, but if his supporters get energized enough, it certainly is possible that Ron Paul could still win enough delegates to deny Mitt Romney the Republican nomination on the first ballot in Tampa. And if that happens, anything is possible.»

• L’article de Snyder renvoie à un certain nombre de références d’articles de la presse-Système. Cette presse après avoir totalement ignoré Ron Paul jusqu’au début des primaires, pour s’y intéresser pendant deux ou trois semaines, l’a complètement ignoré à nouveau après les deux ou trois premiers résultats où il n’obtint pas de victoire. Jusqu’à la fin avril, à mesure des désistements de Santorum et de Gingrich, il ne s’agissait donc plus que de discourir de la façon dont allait avoir lieu l’affrontement Obama-Romney ; depuis le début mai, depuis sa victoire officielle dans le Maine et le Nevada, force est à cette presse-Système de re-connaître à nouveau l’existence de Ron Paul, – sorte de second “born-again”, si l’on veut. (Thomas Mullen, l’un des très rares chroniqueurs de la presse-Système à n’avoir jamais perdu de vue Ron Paul, examine à nouveau, rageusement, la raison de ce surréaliste aveuglement de la presse-Système à l’encontre de Ron Paul, ce 8 mai 2012 dans le Washington Times, ce même quotidien qui a montré longtemps ce même aveuglément dénoncé par Mullen, à l’encontre de Ron Paul.)

• Pourquoi cette presse-Système ignore-t-elle Paul ? Une fois de plus revient la question qui, pour être sempiternelle, n’est pas si simple. L’argument de la censure, ni même de l’autocensure, s’il vaut en petite partie, ne suffit plus du tout, tant il contient d’une façon évidente un effet absolument contre-productif. (L’ignorance de Ron Paul entre fin janvier et fin avril a permis à l’activisme souterrain du camp Ron Paul de se développer en toute impunité. C’est cette circonstance qui, soudain, permet à Ron Paul d’émerger, le 6 mai, avec deux victoires assurées dans le Maine et le Nevada, au moins six à neuf en voie de l’être, donc dans une position de force qui n’est pas loin d’être inexpugnable… Brillante tactique (de la presse-Système) ! Ce qui fait penser qu’il n’y a pas vraiment tactique.) Jack Hunter, qui dirige un site pro-Paul (Paulitical Ticker) signale, le 7 mai 2012, un long article sur un livre qui vient de paraître, qui explique, à la fois techniquement et psychologiquement, cette mise à l’index de Ron Paul, découlant pour la plus grande partie d’un puissant réflexe de communication à partir d’une antipathie évidente pour un candidat qui est systématiquement apprécié comme hors-Système, et qui le serait plus justement encore, comme antiSystème. (Il semble que la censure, ou l’autocensure, s’exerce essentiellement lors d’évènements très visibles, comme les rassemblements triomphants de Paul dans sa campagne à travers le pays, qui ne sont jamais, ou très rarement, couverts.) Hunter cite donc un article de W. James Antle III, le 3 mai 2012 sur RealClearBooks.com, consacré à un livre de Brian Doherty, Ron Paul's REVOLution: The Man and the Movement He Inspired

«Doherty is a rare political journalist who understands that something special is going on here. As someone with an affinity for the ideas that animate Paul's campaign – Doherty is a senior editor for Reason magazine and wrote an exhaustive history of the libertarian movement entitled Radicals for Capitalism – his new book Ron Paul's REVOLution: The Man and the Movement He Inspired brilliantly captures the ideas, personalities, and politics of this unique politician.»

Ces quelques remarques, centrées sur l’attitude des journalistes-Système vis-à-vis de Ron Paul, par rapport à leurs propres habitudes, servent à mieux comprendre comment, en termes de communication et en termes de conformisme majoritaire, Ron Paul n’attire pas naturellement l’attention de ces journalistes, – au point même qu’il la décourage. Il n’est pas “spectaculaire” au sens conformiste du terme, c’est-à-dire remarquable par quelque artifice de communication tout en exprimant le sentiment conformiste général que recommande absolument et impérativement le Système. Un jugement d’un de ses amis résume aussi bien ce qui fait que Paul n’attire pas l’attention de la majorité du troupeau : Paul «[is] never happier than when the vote [is] 434 to 1. It [is] his way of making a point.» (La Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis, dont il est un des élus, – et l’on devine lequel dans cette remarque, – compte 435 élus.)

«Brian Doherty aside, most reporters don’t know what to make of Ron Paul. This observation isn’t simply a cliché swipe at the “drive-by media” or the dinosaurs of the dreaded “MSM.” To the working press, from the Red Bull-addled gumshoes at Internet start-ups to grizzled veterans of the campaign trail, Paul’s two Republican presidential bids simply do not compute. […]

»[T]he biggest problem is that there is no easy media narrative for what Paul is doing. The success or failure of most presidential campaigns is determined by two simple metrics: winning the nomination and winning the White House. Whatever his principled disagreements with Mitt Romney, when Rick Santorum suspended his presidential campaign, that was all she wrote. There is no generation of Rick Santorum Republicans ready to run in his place. When John Kerry came up short in Ohio against George W. Bush in 2004, he became yesterday’s news… [...]

»But Paul […] is still attracting crowds that number in the thousands on the stump. His online money bombs raise millions of dollars even as this late stage of the campaign. Most importantly, his supporters are crowding Republican state conventions and district meetings. The result is that Paul is accumulating a surprising number of delegate at the very moment Romney is on the verge of capturing the nomination. […]

»The Ron Paul forces are still giving the Republican establishment fits months after their campaign was presumed dead. They took 16 out of 19 delegates allocated by congressional district caucuses in Romney’s home state of Massachusetts. Paulites even denied a delegate slot to Romney’s former lieutenant governor. Delegate-wise, Paul may turn out to be the winner in Iowa after all. The state GOP will be chaired by Paul supporters in both Iowa and Alaska.

»Paul’s legacy includes dozens of Ron Paul Republicans, the most successful being his son Rand Paul, the junior senator from Kentucky, and the up-and-coming young Michigan Congressman Justin Amash. This is what makes Paul so hard for the media to cover: he is clearly having a bigger long-term impact than the 1972 John Ashbrook presidential campaign, but movement-building doesn’t fit neatly into the horserace mentality of most political journalism.

»Doherty ends his book with an exchange between Paul and an ABC News reporter. What would Paul do to improve his poll numbers? “I don’t change my message,” Paul replied. He then followed up with what Doherty describes as “that slightly hesitant Ron Paul thoughtfulness”: “I change minds.”

»Ron Paul is changing the Republican Party right before our very eyes.»


Mis en ligne le 9 mai 2012 à 10H48

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